L'agriculture constitue la colonne vertébrale de nombreuses économies mondiales, cependant, l'utilisation d'engrais suscite des inquiétudes en raison de son impact négatif sur l'environnement et la qualité des sols.
Heureusement, des chercheurs ont identifié les champignons comme une alternative prometteuse aux engrais, capable d'accroître la fertilité des sols et les rendements agricoles.
Découvrez dans notre article comment ces mycètes représentent une méthode agricole plus fiable.
Engrais et pesticides : un meilleur rendement agricole au détriment de l’environnement
Les engrais et les pesticides, bien qu'améliorant souvent la croissance et le rendement des cultures, peuvent entraîner une dégradation des sols, un déséquilibre des éléments nutritifs, et une réduction des rendements lorsqu'ils sont utilisés de manière excessive.
Les engrais chimiques, riches en azote, phosphore et potassium, peuvent créer des déséquilibres nutritifs dans le sol, diminuant ainsi la fertilité et les rendements au fil du temps.
De plus, leur ruissellement peut polluer les sources d'eau, provoquant la prolifération d'algues et l'appauvrissement en oxygène, nuisant à la vie aquatique. C'est pourquoi l'adoption d'engrais naturels apparaît comme une solution à privilégier.
À la recherche d’une alternative naturelle en remplacement aux engrais chimiques
Face aux inconvénients des engrais traditionnels, des chercheurs des Universités de Zurich et de Bâle, ainsi que d'Agroscope et de l'Institut de recherche en agriculture biologique (FiBL) en Suisse, ont entrepris des recherches pour trouver des alternatives plus saines.
Leurs travaux ont révélé que les champignons mycorhiziens pouvaient servir d'excellent engrais naturel en établissant une symbiose avec les racines des plantes, favorisant ainsi des récoltes abondantes.
Le type de sol : un facteur influençant l’action des champignons
Dans la revue Nature Microbiology, on peut lire les essais menés sur 54 exploitations de maïs en Suisse, où les champignons ont été mélangés au sol avant le semis sur 800 parcelles agricoles, ont montré des rendements supérieurs pouvant atteindre jusqu'à 40 % sur un quart de ces parcelles. C'est une avancée significative dans le domaine de l'agriculture.
Cependant, un tiers des parcelles n'a montré aucun effet positif des champignons mycorhiziens. Des analyses approfondies des sols ont révélé que là où la présence d'agents pathogènes fongiques était déjà élevée, les champignons mycorhiziens agissaient comme un bouclier, favorisant le développement des plantes. En revanche, dans les sols non contaminés, l'ajout de champignons mycorhiziens se révélait superflu.
Une méthode agricole qui change la donne
Ces résultats ouvrent la voie à une nouvelle approche agricole. Les chercheurs affirment maîtriser la méthode d'inoculation pour garantir des résultats optimaux, ayant été efficace dans 9 champs sur 10. Le prochain défi consiste à déterminer la meilleure méthode de dispersion de ces champignons sur de vastes champs.
À l'ère des conséquences dévastatrices du changement climatique, toute initiative visant à protéger l'environnement, surtout dans le domaine de l'agriculture, est la bienvenue. En améliorant cette méthode naturelle d'augmentation des rendements agricoles, nous progressons vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement.